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“ Le bon traitement, c’est pas forcément un médicament ”

  • En France, près de 8 consultations médicales sur 10 se concluent par une prescription de médicaments, ce qui place le pays parmi les plus gros consommateurs en Europe. Cette surconsommation comporte des risques importants, notamment d'interactions médicamenteuses, responsables de plus de 10 000 décès par an. C’est pourquoi il est important d’encourager un usage raisonné des médicaments et de rappeler que l’enjeu de sobriété médicamenteuse est l’affaire de tous. C’est dans ce contexte que l’Assurance Maladie lance une grande campagne de sensibilisation diffusée sur tous les écrans à partir du 10 novembre, avec comme slogan “ Le bon traitement, c’est pas forcément un médicament ”.
    Médicaments : moins consommer pour prendre soin de sa santé
    Les médicaments, bien qu'efficaces pour soulager ou guérir, peuvent aussi entraîner des risques, parfois graves, pour la santé. Au-delà de leurs effets secondaires les plus connus (troubles digestifs, nausées, vertiges), les médicaments peuvent être à l’origine de nombreux désagréments quotidiens comme :
    • de la fatigue persistante ;
    • des troubles du sommeil ;
    • des troubles de la vigilance.
    Ces problèmes sont particulièrement fréquents chez les personnes âgées, plus vulnérables à ces effets. Par ailleurs, l’utilisation excessive et inappropriée d’antibiotiques favorise le développement de résistances bactériennes, rendant certaines infections plus difficiles à traiter.
    Contrairement aux idées reçues, un bon traitement ne repose pas forcément sur la prise de médicaments, que cela soit à partir d'une ordonnance ou en automédication. Pour certaines maladies bénignes, le corps peut guérir sans traitement médicamenteux. Par exemple, dans certaines maladies respiratoires virales courantes comme le rhume ou le mal de gorge, des remèdes simples comme une bonne hydratation et/ou des lavages de nez réguliers suffisent pour soulager les symptômes. Un rhume non compliqué dure en moyenne 7 à 10 jours, que l’on prenne des médicaments ou non.
    Appliquer des conseils médicaux au quotidien
    En fonction de la pathologie, de l’âge et de la condition physique du patient, le médecin peut aussi donner des conseils à appliquer au quotidien, prescrire des traitements non médicamenteux comme de l’activité physique ou encore arrêter certains médicaments d’un traitement en cours. C’est particulièrement le cas pour les personnes de plus de 65 ans ou celles atteintes de maladies chroniques, qui prennent souvent plusieurs médicaments par jour, augmentant ainsi le risque d’interactions dangereuses.
    Les Français prêts à consommer moins de médicaments
    Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Français sont de plus en plus ouverts à l'idée de consommer moins de médicaments. Selon une étude récente, 87 % préfèrent que leur médecin leur donne des conseils pour soulager leurs symptômes plutôt que de leur prescrire des médicaments (1). Cela montre une réelle volonté de comprendre les mécanismes de guérison et de privilégier des solutions plus naturelles lorsqu’elles sont appropriées.
    Toutefois, cette sobriété médicamenteuse souhaitée par les patients se heurte à des habitudes encore bien ancrées et à une forme de déni de leur propre consommation. Dans les faits, ils sont encore 50 % à attendre en priorité une prescription de médicaments à l’issue d’une consultation. Et seulement 22 % des Français ont l’impression d’en prendre trop alors que 4 Français sur 10 en prennent quotidiennement.
    L’Assurance Maladie en campagne pour un usage raisonné des médicaments
    “ Le bon traitement, c’est pas forcément un médicament ”. C'est le message porté par la campagne de l’Assurance Maladie, diffusée sur tous les écrans depuis début novembre. Elle entend encourager un usage raisonné des médicaments et normaliser l'idée qu'une consultation peut se conclure sans prescription de médicaments. Au cœur de cette démarche, un message central : faire confiance aux médecins pour évaluer la nécessité d'un traitement et envisager, lorsque cela est possible, des alternatives non médicamenteuses, voire une déprescription.

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